et a procédé à la démolition de 450 villages arabes. De nouveaux villages, juifs, furent construits sur leurs ruines, et de nouveaux noms hébraïques leur furent donnés. Dans les villes, les maisons abandonnées servirent à loger de nouveaux immigrants.

"Un Etat juif"

37. La signature d'un cessez-le-feu à la fin de la guerre de 1948 n'a pas mis fin au conflit historique, qui, au contraire, a pris de nouvelles formes, plus aiguës encore.

38. Le nouvel Etat d'Israël a consacré ses premières années à la consolidation de son caractère d'"Etat juif" homogène. Des expropriations de terres eurent lieu sur une grande échelle, touchant aussi bien les propriétaires "absents" (les réfugiés), que ceux qu'on désignait officiellement de "absents présents" (les Arabes qui étaient restés physiquement en Israël mais auxquels on refusait d'en devenir citoyens) ou même des Arabes citoyens israéliens. La plupart de ces terres furent confisquées. Sur ces terres fut créé un réseau dense d'agglomérations juives. On invita des "immigrants" juifs à venir en masse, en ayant même recours à la séduction. Grâce à cet effort, la puissance de l'Etat se multiplia, en quelques années.

39. En même temps, l'Etat d'Israël a conduit une vigoureuse politique tendant à oblitérer le caractère national de l'entité palestinienne. Avec l'aide d'Israël, le roi Abdallah de Transjordanie prit le contrôle de la Cisjordanie et, depuis lors, Israël garantit de fait, sur le plan militaire, l'existence du royaume de Jordanie.

40. Le grand principe du traité entre Israël et le Royaume Hachémite, en vigueur durant trois générations, était d'empêcher la création d'un Etat arabe palestinien indépendant, qui était considéré, alors comme maintenant, comme un obstacle à la réalisation des objectifs du sionisme.

41. Un changement historique intervint du côté palestinien à la fin des années 50, lorsque Yasser Arafat et ses alliés

289